DAX-a-pied

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Une histoire des AGENTS THERMAUX dans le thermalisme dacquois

Des agents thermaux d’aujourd’hui aux baigneuses d’autrefois

ou "LES PETITES MAINS" DU THERMALISME à DAX

 

 

Sommaire :

 

1 – Introduction et intérêt de  cette recherche

 

2 – Travail thermal autrefois

  Dans la Rome antique

  A dax

 

3 – Agents thermaux aujourd’hui

  pratiques professionnelles

  eau thermale et Péloïde

  formation

  Législation

  Ce que des agents thermaux souhaitent de leur Direction

 

4 - Avenir du thermalisme dacquois et de la profession d’agent thermal

  Remerciements

  Bibliographie

 

Introduction

Faire connaître la pratique professionnelle des personnels « agents thermaux »

Servir de «  passeuses de mémoire » pour les générations futures de chercheurs qui, dans 50 ou 100 ans s’intéresseront  aux « petites mains du thermalisme » de Dax

 

LES AGENTS THERMAUX AUJOURD'HUI

pratiques professionnelles

formation

 Législation

Ce que  souhaitent des agents thermaux de leur Direction 

 

aujourd'hui on parle d'équipes thermales

            Les agents thermaux ne sont pas les seuls intervenants dans les établissements. On rencontre beaucoup de professions différentes depuis la secrétaire à l'accueil à l'infirmière le chauffeur etc ... Notre propos était  de parler des agents thermaux dispensant les soins aux curistes.

 

dans  Les spécialités médicale thermales à Dax :    rhumatologie, phlébologie, fibromyalgie

 

 

un soin en rhumatologie : parole de pélothérapeute à Dax

 

Ma matinée de 5h30 à 13h

 Mon poste de travail se situe dans les applications de péloïde. En quoi consiste ma matinée de soins ?Lever – arrivée à  l‘établissement – ouverture – (préparation des lieux)

 Accueillir le curiste avec le sourire et un mot d’encouragement et  faire  le pointage du passage au soin.

 Informer chaque curiste du déroulement des soins pendant 21 jours;

 Lire l’ordonnance de chaque patient au niveau de l’application de boue thermale chaude, locale ou générale

 Placer un drap plastifié à usage unique sur la table de soins, inviter le curiste à s’installer et appliquer le péloïde  chaud  délicatement et abondamment sur les zones douloureuses  indiquées par le médecin de cure

 Poser des compresses fraiches sur le front, le cœur et les jambes  et recouvrir  le patient avec le drap plastifié.

 Selon le désir du patient, lui proposer une couverture pour conserver la chaleur du péloïde

 Déclencher le minuteur temps 15 minutes.

 Surveiller attentivement le déroulement du soin  et les réactions du patient.

 Arrêt du minuteur et information de la fin du soin

 Enlever les compresses, dégager le péloïde des zones d’application,

 Aider le patient à se diriger vers la douche d’eau thermale chaude et l’aider à enlever le péloïde

 Il peut être prescrit aussi une douche au jet d’eau thermale qui pendant 3 minutes a un effet de massage sur les zones douloureuses 

 Fournir un drap chaud pour se sécher et se vêtir.

 Nettoyer la table de soins, le sol et la douche avec un rinçage au jet et désinfectant

 Remettre un drap  à usage unique sur la table de soins

 Installer le patient suivant… et cela  jusqu’au dernier patient de la matinée.

 Une séance de sudation peut être prescrite par le médecin traitant : c’est un repos complémentaire de 10 minutes dans une cabine individuelle pour prolonger l’action du péloïde et procurer un effet relaxant immédiat. Il est  prescrit aux curistes de se rendre en salle de repos après l’application de boues ou tout autre soins pour un temps de 30 minutes au moins.

 En fin de journée, nettoyage complet et désinfections  des cabines de soins

 

Contraintes de la profession :

 

- Travail à l'humidité permanente et debout avec gestes répétitifs et port de charge (linge de toilette ++, sac de boue),

- Obligation de s'adapter au renouvellement de la clientèle toutes les 3 semaines avec parfois agressions verbales possible par les clients et manque de temps pour le relationnel

 - Nécessité de surveiller plusieurs cabines de soins en même temps et stress en raison du risque potentiel d'accident ou d'incident en raison de l'âge et de la pathologie des curistes,

- Vérification régulière et la présence de matériel et d'accessoires de soins pour ne pas perdre de temps

- Travail saisonnier le plus souvent, travail tôt le matin dès 6 heures jusqu'à 12 ou 13 heures selon l'afflux de clientèle .

- Double journée de travail pour les femmes , aux thermes et à domicile

 avec une mise en place d'actions préventives pour diminuer les risques

au niveau des vêtements de travail et espaces de travail, des installations électriques, du contrôle bactériologique, de la mécanisaton de la manutention, des temps de pause, des relations avec les curistes, de la formation et de la certification AQUACERT

 

La formation des agents thermaux

La formation s'effectue en établissement thermal en pratiquant le métier ou avec un Certificat de qualification professionnelle Agent thermal  (CQP)dispensé par le GRETA au Lycée d’enseignement technologique de Borda

L’agent thermal est formé  sur 483 heures dans 5 unités de compétence pour :

 - Prendre en charge les curistes dans les unités de soins thermaux

 - délivrer les soins thermaux, selon sa compétence, sur prescription médicale

 - exercer son activité dans le respect des directives et protocoles en vigueur dans l'établissement    

 -  transmettre les informations et organiser son travail au sein de l’équipe thermale.

 .  L'évaluation se déroule conjointement en entreprise et en organisme de formation pour les candidats accédant au CQP par la voie de la formation. Le CQP est attribué aux candidats validant les 5 unités de compétences.

 

La législation "agents thermaux"

La profession d'agent thermal est régie par la Convention collective du THERMALISME du 10-9-1999 (avec de nombreux avenants  jusqu’au dernier le 29-1-2015)

Elle définit les emplois thermaux.

Au niveau de l'AGENT THERMAL qui prend en charge les curistes dans les unités de soins, il existe 4 niveaux

dont les salaires nets sont précisés  :

-Agent d’exécution 1er échelon  - Agent thermal débutant 1 122 euros – après 2 années       1 131  euros

-Agent qualifié  agent thermal (4 ans d’ancienneté)                                                                    1 141 euros

-Agent thermal avec certificat de qualification professionnelle CQP                                         1 152 euros

-Agent hautement qualifié  - Agent thermal AST                                                                         1 214 euros

 

Ce que  des agents thermaux souhaitent de leur Direction (enquête faite par J.Bessonart)

                  Tous les intervenants pour un thermalisme dacquois de qualité ont une place importante  Et afin que cette recherche soit complète, il m’a paru nécessaire de connaître ce que des agents thermaux souhaitent de leurs employeurs.

      Une question très juste a été posée récemment par un ancien directeur d'établissement thermal à propos des salariés thermaux « Comment aider les agents à mieux vivre sur leur lieu de travail ? » C’est une excellente question pour faciliter l’image de marque du thermalisme dacquois.

      Un mini-sondage, effectué auprès de quelques agents thermaux, fait ressortir un point essentiel : Le souhait principal des agents consultés est de voir se développer dans leurs établissements, un REEL MANAGEMENT MODERNE DES RESSOURCES HUMAINES avec des réunions régulières et « sécurisées » de concertation au niveau de l’organisation du travail et des salaires. Il semble qu'un ou deux établissements de la ville ont intégré la notion de gestion des ressources humaines dans leur managemnt.  Ce qui est apprécié par leurs agent sthermaux.

         Il parait nécessaire d'entendre cette observation : "Dans certains établissements, il n'y a aucune considération pour les agents thermaux. Il y a un risque que les professionnels partent. il suffit de voir  les nouvelles générations d'agents thermaux qui ne réagissent pas comme leurs ainées."

Pour mieux vivre sur le lieu de travail , les structures facilitatrices existent :

- au niveaux national avec la convention collective des Agents thermaux. Est-elle appliquée à Dax dans tous les établissements ?

- au niveau local, il existe des contrat de travail confidentiels spécifiques à chaque établissement. Sont-ils complets ? Est-ce qu'il intègrent la notion de représentativité des salariés et les modalités de leur expression sur leur lieu de travail ?

 

LA PRATIQUE PROFESSIONNELLE DES  AGENTS THERMAUX AUTREFOIS

Travail thermal autrefois  dans la Rome antique et à Dax

 

dans la période antique

 

            Dès la période romaine antique, à Rome et dans tout l'Empire,  des femmes et des hommes ont aidé leurs semblables dans leurs soins thermaux en établissements publics ou privés. On retrouve, comme aujourd'hui, peu de témoignages sur leur travail mais l'art peinture témoigne de leur présence. Le service des bains tel qu'il était établi à Rome nécessitait la présence d'un grand nombre de serviteurs ; il y avait celui qui était chargé de la surveillance générale du personnel, ceux qui gardaient les vêtements, les chauffeurs des fourneaux, les marchands de parfums, les barbiers, et les serviteurs ou les esclaves chargés de faire les frictions, de pratiquer l'épilation au moyen de pâtes spéciales, de petites pinces ou avec de la pierre ponce.

            Sans oublier tel que le dit Sénèque : « Et puis, les cris variés du pâtissier, et le marchand de saucisses, et le vendeur de petits pâtés, et tous les garçons de taverne qui annoncent leur marchandise avec une mélopée caractéristique. » 

 

La profession d'agent thermal à Dax  en 4 périodes

 

jusqu'en 1850, un travail domestique

1850-1920, la naissance d'une profession thermale

1930 - 1991, le début de la reconnaissance d'une profession

1990-2015, des années charnières pour l'avenir des agents thermaux et du thermalisme dacquois

 

Jusqu'en 1850, un travail "domestique"

 

C'est la période du thermalisme de plein air, des baraques en planches et des maisons particulières

Au tout début de l'activité thermale et jusqu'en 1850 et pour certains, au-delà, il existait un thermalisme "populaire" dans des petits établissements familiaux (en général sans logement) autour de la Fontaine Chaude ou au pied des remparts ou dans des maisons privées. Les dacquois même les plus démunis avaient accès à ces sources d'eau chaude.

Ces malades nécessiteux ou économes prenaient leur bain dans les trous pleins d'eau boueuse qui bordaient l'Adour où venaient se répandre les eaux thermales. C'était chose banale que de voir à certaines heures, ces trous de plein air garnis de baigneurs et de baigneuses, dans le plus simple appareil,  qui ensuite se faisaient sécher au soleil.

En 1859, le Dr Roubaud en visite à Dax signale qu'on n'y"rencontre que des bassins et quelques baignoires en mauvais état, abrités par des baraques en planches"

Pour cette période, on trouve des témoignages sur les propriétaires, leurs régisseurs et fermiers des établissements de bains et de propreté dans des baraques ou de maisons privées.

Dès 1823, le thermalisme se médicalise par la création du corps des médecins inspecteurs pour le contrôle des soins et des sources.

Par contre, il existe un déficit de témoignages sur la place des agents thermaux qui n'étaient pas très nombreux. Les  propriétaires des petits établissements et leur famille dispensaient les soins avec un personnel réduit.

question ? Aux Bains Lavigne et Bains St Pierre, qui dispensaient chacun 7 000 à 8 000 bains et douches par an, les fermiers suffisaient -ils à la tâche ? Il y avait probablement des employés dont il n'a pas été retrouvé mention, mais qui sont signalés dès 1842. Lors de la mise en place par la mairie d’un règlement pour les Bains Bibi et les Bains Saint Pierre, on parle de "BAIGNEUR OU BAIGNEUSE logé(e) le plus près possible de l’établissement et qui seront à la disposition des malades, sous la surveillance du médecin inspecteur et du régisseur. » 

 

1850 - 1930 : la naissance d'une profession thermale

 

De 1850 à 1900 les établissements thermaux "familiaux" de bains se multiplient avec la présence de 7 établissements thermaux, et parmi les plus anciens, les Bains Lauquet (Bains St Pierre). Les  prestations sont limitées mais les tarifs bon marché attirent une clientèle locale et populaire."

A partir de 1860,  avec les projets et réalisations de constructions de grands établissements thermaux "en dur" associés à des hôtels, c'est l'apogée de l'âge d'or du thermalisme dacquois qui s'annonce. D'un thermalisme privé familial, la bourgeoisie dacquoise et des intervenants extérieurs  développent un thermalisme "dit moderne" d'investissement de capitaux avec création de sociétés anonymes et de conseils d'administration.

Les agents thermaux vont se retrouver  dans un bouleversement total du thermalisme avec :

- la rénovation des Baignots

- le projet non abouti du Dr Blanchet sur la place Sainte Marguerite

- la construction des Thermes du Dr Delmas sur les bains Bibi

- la création de la SIFED par Eugène Milliès-Lacroix

- la construction de l'hôtel Splendid

Dans cette période, au niveau des établissements thermaux, c'est vers 1900 que se produit le tournant dans la gestion thermale à Dax. La situation du thermalisme est moins florissante qu'elle peut paraître. Les Grands Thermes, Dax-Salin, dont les équipements sont deja usés, et Dax Thermal souffrent de difficultés financières. Les Baignots sont en meilleure forme, (ils sont le premier établissement thermal de France) mais leur croissance est faible.

Aux alentours de 1914 si les Baignots connaissent un pic de fréquentation avec près de 1000 clients par an. le développement du thermalisme, reste limité compte tenu :

- des frais occasionnés par l'entretien et la modernisation des établissements.

- de la  première guerre mondiale

- et la crise économique des années 1930

qui vont porter un coup fatal au thermalisme "patrimonial" créé un demi-siècle plus tôt.

L'expansion du thermalisme a entrainé une augmentation du nombre d'agents qui a fluctué selon l'évolution du nombre de curistes dans les petits et grands établissements thermaux. En 1920 Dax reçoit 5 384 curistes et en 1926  7 927. La baisse se fait sentir en 1932 où l'on compte 5 389 curistes.

Les employés venaient soit de Dax, soit des campagnes environnantes. Il y avait des bergers, des cordier aux courses landaises ou des paysans qui exploitaient une ferme, des champs et élevaient des animaux, des mères de famille. Travailler dans les cures thermales amenait un salaire d'appoint. Il fallait avoir une bonne santé pour soulever toute la matinée de lourds seaux de boue.

Leur métier restait "domestique" sans formation particulière collectivement organisée, La  reconnaissance du métier est venue plus tard, grâce à l’évolution des sciences et des techniques notamment médicales, à la formation, aux conditions sociales de vie et de travail et à l'augmentation du nombre de curistes.

 

dans les 'Petits' établissements thermaux

Les Sources St Pierre (de temps immmoriaux) sont données en 1803 par l'Empereur à l'Hospice de Mont de Marsan  qui les organise en 1805 avec une baraque en toit de chaume - Pierre Lauquet d'Horsarrieu y devient fermier en 1830. Il achète les Sources St Pierre devenu Bains St Pierre en 1854. Incendié en 1922, le nouvel établissement  sera construit en 1924.                                              

En 1875, la propriétaire des Bains St Pierre parlera du salaire « de deux PERSONNES employées au service des bains et de la Buvette » et en 1902, elle écrit au Maire, Théodore Denis, : « Monsieur le Maire, …dépenser de 15 à 20 000 francs pour faire bâtir, dépenser tous les ans des sommes énormes pour les réparations, PAYER LES DOMESTIQUES, les impositions, les contributions… » 

 

Aux Bains Bibi  (sources de temps immémoriaux). on reçoit  les malades et militaires hospitalisés à l'hôpital Hospice de Dax devenu hôpital Thermal 

 

Aux Bains Sarrailh, sur la place de la Fontaine chaude, dès 1870, les Bains Sarrailh des soins sont dispensés avec quelques employées et des membres de la famille.

 

Les Bains Romains anciennement Bains Barbe adossés à l'hôtel de la paix  dès 1873, seront un ensemble très actif et renommé (personnalités ?) dont on a retrouvé beaucoup de photos avec la présence d'agents dans leur activité d'application ou de bains de boue. 

 

Aux Bains Séris (1880) devenus Dax thermal (Hôtel et Thermes) en 1927, les témoignages d'agents thermaux n'ont pas été retrouvés. Seule une photo permet d'apprécier, le repos des curistes au bord de l'Adour avec le personnel hôtelier

 

Pour l'Hotel de l'Adour devenu Hotel thermal Miradour (1905)  et hôtel Graciet (1918) les témoignages d'agents thermaux n'ont pas été retrouvés. Des photos permettent d'apprécier, le repos des curistes  à l'entrée de l'hôtel Graciet et la calèche pour les curistes.

 

dans les "Grands" établissements

Aux Baignots 

Si dès le XVI° siècle, il est signalé des bains sommairement aménagés au site des Baignots (Pouybaignou) c'est en  1740, que commence le nouvel  aménagement des Baignots, après leur fermeture en 1700. 

Rachetés par le docteur Raillard à Antoine Marion, en 1778, après la création  de la Société des Baignots en 1886, c'est le début de la modernisation des bâtiments. Sur la période de 1888 à 1897, l’établissement de bains et de l’hôtel sont reconstruits.

En 1886, un médecin se plaint « des DOUCHEURS GENERALEMENT IGNORANTS qui donnent des douches trop fortes aux articulations douloureuses. » 

 En 1893, les baignots font un forage à 90 mètres de profondeur entraînant le jaillissement d'une source (grand geyser)  à 3,30 m au-dessus du sol et débitant 2000 m3 d'eau par jour. Une seconde source dite le petit geyser forée à 18 m de profondeur fournit 500 m3 par jour.  Ces geysers sont contrôlés par un gardien qui les ouvre et ferme selon les besoins et les horaires  

En 1895, il est signalé qu’on peut confier « l’administration des douches froides à une  DOUCHEUSE INTELLIGENTE ET EXPERIMENTÉE et qu’elle ait appris à remplir avec exactitude et fidélité les instruction du médecin… il est des cas où il faudra confier l’administration des douches à une DOUCHEUSE BIEN DRESSÉE »

Du travail  thermal autrefois aux Baignots, il reste de nombreuses  photos et cartes postales trouvées sur des sites internet. Il reste aussi des documents médicaux et publicitaires, écrits par des médecins. Mais aucun document fait par les agents thermaux eux-mêmes et parlant de leur travail n’a été retrouvé jusqu'à ce jour. On sait seulement qu'un agent thermal a trouvé une pièce de monnaie à l'effigie de l'empereur Nerva et qu'il a apportée ce trésor au Musée de Borda.

 

1860 - Thermes Sainte Marguerite du Dr Blanchet

Le Projet non abouti du Dr Blanchet de Tours pour la construction sur les sources Bibi d'un établissement thermal avec un hôtel sera repris par le Dr Delmas de Bordeaux

 

1871 - Thermes du Dr Delmas

 L'établissement est ouvert  en 1871,.  C'était un bâtiment somptueux qui a beaucoup contribué à l'image de marque de Dax où le personnel dispensait le soins thermaux habituels  et ou, pour les curistes en difficultés,  la montée dans l'établissement se faisait en chaise à porteurs.

            En 1883, le Dr Barthe de Sandford disait que "la création des Thermes produisit une révolution locale, en réveillant l'activité et stimulant le zèle ; les installations rudimentaires, qui avaient suffi aux besoins d'une clientèle surtout régionale, ne pouvaient plus répondre aux exigences de la vie moderne. Les bains particuliers se transformèrent, au point d'être aujourd'hui méconnaissables pour qui ne les a vus depuis quinze ans.. tous sont entrés dans la voie du progrès. Aussi, chaque jour voit s'affirmer davantage le développement considérable de la station".

A travers ce témoignage et quelques photos on peut imaginer combien le développement considérable de la station permit une augmentation importante du nombre des agents thermaux qui ne sont pas mentionés par Barthe de Sandford

 

 1894 - Dax-Salin-Thermal/casino construit en 1894, après la découverte de la  mine de sel de la place St Pierre par l'ingénieur Lorrin.  Il a été trouvé beaucoup de photos de l'architecture de ces deux bâtiments mais rien sur l'activité des agents thermaux . Détruit par un incendie en 1926, sur  les ruines sera construit l'Hôtel et les thermes du Splendid inauguré en 1929.

 

1926  - création de la SIFED : une révolution dans la gestion thermale  !

           Eugène  Milliès-Lacroix, fils de l'ancien maire, Raphaël Milliès-Lacroix et riche commerçant dacquois de tissus créé la SIFED (Société Fermière des eaux thermales et minérales de Dax) en novembre 1926

C'est une société anonyme à capitaux privés, soutenu par la municipalité et des banques et dont les objectifs sont d'obtenir un patrimoine thermal et hôtelier privé par :

1)- achats de terrains au bord de l’Adour et rachat d’établissements thermaux : Baignots (1925), les Grands Thermes en 1926, Dax thermal, Dax-Salins-Casino en ruine (1927), hôtel de l'Adour (1900), Hôtel Graciet (1920), Hôtel thermal Miradour,

2)- modernisation de certains établissements existants et création de nouvelles et luxueuses constructions  thermales avec, hôtels intégrés et espaces ludiques  comme splendid-hôtel sur les ruines de Dax Salins Thermal  (1929), l'Atrium théatre (1928)

La question est posée des objectifs de la SIFED envers ses agents thermaux ?

 

1929 - Ouverture d'un hôtel luxueux avec des thermes au sous-sol : L'hôtel Splendid 

Inauguré en 1929, l'hôtel Splendid, construit par 3 architectes art déco, A.Granet, A.Pomade, J.Prunetti,  reçoit une clientèle aisée. Ses thermes sont situés au sous sol. Les soins sont identiques à ceux des autres thermes. Seuls l'architecture,  le mobilier et le personnel  signaient le luxe recherché. La tenue de la baigneuse est celle d'une femme de chambre avec son petit bonnet blanc.  Mais la boue thermale étaient encore dans des seaux 

 

1931 - 1991  le début de la reconnaissance d'une profession

 

La création du thermalisme "moderne" avec ses grands établissements associés à des hôtels confortables se développe et fait que Dax dès 1970  devient la station de la rhumatologie.

Comme dans la période 1870-1925, des entrepreneurs on compris quels intérêts il pouvaient retirer d'un établissement thermal . Comme disait l'un d'eux : "on va gagner de l'argent." C'est entre 1970 et 1990, qu'on peut parler "d'Eldorad’eau thermal dacquois" ou comme le disait un agent thermal "nos 20 belles années".  Et tous voulaient en profiter. Le développement du thermalisme et l'augmentation significative du nombre d'agents thermauxde s'inscrivent entre "HAUTS et BAS"  dans cette période :

 1- dès 1946,  le début de la prise en charge des cures thermales médicales par la Sécurité Sociale entraîne un afflux de curistes, qui sera modulé ultérieurement.  Selon les modifications dans les remboursements, les curistes viendront ou non prendre leur cure thermale à Dax entrainant des périodes de plein emploi ou de chômage pour

les agents thermaux.  

Evolution du nombre de curistes    1958 : 14 000 - 1959 : 11 700 - 1960 : 12 850 - 1961 : 14 500 - 1962 : 15 894 - 1963 : 18 092 -  1969 : 23 000 1970  : 25400 - 1975 : 31 044 - 1979 : 40 000 -  1990 : 55 000 - 1999 : 57314

2 - prise en charge par la collectivité  de la fabrication de la boue et de la distribution de l'eau thermales 

3 -  Refondation du thermalisme avec fermeture d'établissements et chômage des agents

Un exemple : Dans un courrier de décembre 1959 à l'ASSEDIC de Bordeaux, Max Moras, soutient la demande de nombreux personnels de la SIFED. "L'hôtel Splendid qui était ouvert toute l'année a décidé de fermer pour 8 mois. Le personnel qui était employé à l'année n'a pu trouver à s'embaucher, d'autant plus que les Mines de Potasse ont cessé toute exploitation depuis quelque sannées "(AMD 3 N 209) La réponse vint le 21 décembre 1959 assurant le maire que les 6 demandes d'allocations présentées seront réglés avec diligence.

4 - Construction de la première piscine thermale (1968)

Au printemps 1968, a été créé à Dax la première piscine thermale à l’établissement thermal Bains Saint Pierre. Les nouveaux soins en piscine thermales entrainent une augmentation du nombre de curistes et la nécessité d'embaucher des doucheurs et doucheuses compte tenu de la pratique en extension des prescriptions de ces  douches et un élargissement des horaires de soins qui pouvaient commencer dès 3h du matin .

5- En 1968 - Rachat par la CTD communale (Compagnie termale de Dax) pour 1 milliard de francs qui  seront ‘récupérés » par les mises en location du patrimoine de la SIFED afin de créer un monopole public

C'est la réalisation d'un objectif émis en 1888 par la ville, d'obtenir un patrimoine thermal et hôtelier  "le seul moyen de faire des améliorations dans le thermalisme c'est d'obtenir ...au nom de l'intérêt de tous, la fusion des établissements, des terrains et des eaux-mères et de créer un monopole d'exploitation. C'est en 1968 que le Maire Max Moras  s'intéresse  plus directement au thermalisme dans un grand projet. Il fait entrer le patrimoine de la SIFED dans une nouvelle société publique municipale, la CTD (compagnie thermale de Dax. La CTD est une S.A. au début puis elle est transformée en SEM (société d'économie mixte dont 60% des actions sont détenues lpar la ville; 35% par la caisse d'épargne et les derniers 5% par deux banques locales, la société des médecins thermaux et trois petits porteurs.

6- les rénovations  d'établissements existants.

Les années 1977 à 1985 voient la rénovation du patrimoine thermal de la C.T.D.

7 - de 1968 à 1990 - la création de 7 nouveaux établissements thermaux privés 

 

Thermes de l’Avenue (1970)  - Thermes Adour (Grand Hôtel- Régina-  1968) Lors de la construction de Thermes Adour, il est signalé que l'intérêt de la construction c'est sa conception de soins :  plus de patients en moins de temps grâce à l'organisation du processus de traitement. Ce qui permettra de soigner 4000 à 5000 curistes par an avec l'eau de la source Elvina propriété de Thermes Adour. Qui dit plus de patients en moins de temps dit plus d'agents thermaux mais aussi un rythme de travail proche du travail à la chaîne. C'est à partir de cette date et dans ce lieu qu'on peut considérer que les conditions "familiales" de travail des agents thermaux se sont modifiées dans certains établissements. - Thermes Bérot  (1974) - Thermes Foch (1975) - Thermes Les Ecureuils (1980) - Thermes de Borda (1980) - Thermes des Arênes (1989)

En 1976, les projets et les nouvelles mesures positives pour les établissements sont qualifiés "d'un impressionnant bon en avant", par le journal Sud Ouest

- mise en place, d'un office du tourisme et du thermalisme

- Création d'une régie des eaux et boues (1979)

- campagnes publicitaires

- amélioration dans l'accueil des curistes

- nouvel aspect  d'accompagnement thermal envisagé

  La municipalité, au-delà du thermalisme médical et social qui traite les pathologies, envisage à nouveau un nouvel aspect   d'accompagnement : un thermalisme de santé, de détente en prévision des maladies et en  protection de la santé.

 - amélioration de la qualité des soins par la formation des agents thermaux

A partir de 1978,  La municipalité s'intéresse à l'amélioration de la qualité des soins.  Elle demande la mise en place d'un plan de formation des agents thermaux aboutissant à la création d'un brevet professionnel. C'est la première fois,  qu'il est retrouvé cet aspect de l'amélioration de la qualité de soins par la formation  des agents thermaux. Ce voeu sera réalisée en 1986 par le Greta du Lycée de Borda qui ouvre un centre  de formation des agents thermaux. Il est envisagé aussi de mettre en place une convention collective locale du thermalisme qui existera au      niveau national en 1999.

Il n'a pas été possible de connaître le nombre d'agents thermaux dans cette période mais beaucoup de dacquois, sans aucune formation au thermalisme trouvent ainsi du travail dans les soins thermaux. Dans ce développement du thermalisme nécessitant un grand nombre d'agents avec des spécificités professionelles différentes on peut parle de constitution d'équipes thermales

 

1991-2016 : des années "charnières pour l'avenir de la profession d'agent thermal" 

 

Les années 1990-2016 semblent être des années charnières pour l'avenir du  thermalisme dacquois où les agents thermaux subiront les conséquences de cette période "agitée" de restructuration du thermalisme.

Cette période est "annoncée" lors plusieurs conseils municipaux par une déclaration du Maire qui où il met en valeur le PARTENARIAT du thermalisme entre public et privé. "Il faut faire évoluer les mentalités qui sont hostiles à la vente des biens communaux" dit-il. (salies)

Le 5-7-1990, le maire présente au conseil municipal un grand projet intitulé "DAX dans la décennie 90". Il rappelle surtout que le thermalisme social atteindra ses limites car il est totalement dépendant de la sécurité sociale. Il revient toujours à son idée de tourisme de santé en 1973 et  de séjour de santé en 1986 hors sécurité sociale.  Les projets se heurteront à la réalité :  La CTD croule sous les dettes. Elle ne peut plus investir.

Plusieurs actions seront mises en place au niveau public et privé qui entraîneront en 1999 la participation de 57314 curistes :

1- La rénovation d'établissements  communaux et privés existants

2- La construction d'un nouvel établissement communal  : Les Thermes construits par Jean Nouvel après la  démolition des GrandsThermes 

3- L'Amélioration des conditions de travail des agents thermaux

C'est en 2010 que les établissements thermaux, pour l'application des boues, installent des verrains ou "camemberts " avec compartiments particuliers pour chaque curiste afin de diminuer la pénibilité du travail des agents thermau et la sécurité des curistes,.  Jusque là les baigneuses soulevaient 2 seaux de boue entre 25 et 30 kgs pour les sortir des baignoires où ils trempaient dans l'eau thermale chaude et les porter au lit du curiste. "

4- La refondation thermale avec :

- La difficile gestion en location-gérance des établissements thermaux du  patrimone public de la CTD

- La fermeture  et la vente d'établissements thermaux communaux

- La location d'établissements thermaux communaux

- La cessation d'activité de la Compagnie Thermale de Dax (CTD)

- Le regroupements d'établissements thermaux privés en sociétés thermales d'investissement financier.

L'établissement Thermes Adour forme, fin 2013, avec l'établissement Thermes des Arênes (construit en 1989) le complexe Arénadour. Fréquenté par 25 000 curistes par an, le nouvel ensemble Arenadour compte jusqu'à 400 employés en haute saison thermale... « (journal Sud Ouest Octobre 2015).  conditions de travail ?

- la création de relations collectives entre les établissements thermaux  dans la mise en place de l'association Aqui o thermes en 2009.

 

L'avenir du thermalisme dacquois et de la profession d'agent thermal ?

 

les deux aspects sont liés. L'avenir semble sous l'effet de plusieurs facteurs :

 

- Sous l'épée de Damoclès de la Sécurité Sociale

 

- sous la diversification des activités de soins vers la prévention et le bien-être en dehors de la mono-activité           des soins médicalisés dépendant de la sécurité sociale.

 

- sous la nécessaire modernisation de la gestion des ressources humaines thermales  et l'élargissement de la formation  à tous les agents thermaux pour continuer la production d'un thermalisme et de qualité et diversifié.

     

en conclusion pour le futur :

Je reprendrai à titre personnel cette phrase déjà citée :

« Comment aider les agents à mieux vivre sur leur lieu de travail ? »  La réponse est nécessaire et urgente. 

 

P.J. Bessonart

 

bibliographie

en cours de r&édaction

 



30/10/2016
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